Métatarsalgies

1.DEFINITION

Les métatarsalgies sont des douleurs localisées à la partie de l’avant-pied en dessous des têtes métatarsiennes, c’est-à-dire sous la plante du pied.

2.RAPPEL ANATOMIQUE:

L’avant-pied est constitué de cinq os longs appelés métatarsiens.

Chaque métatarsien se prolonge par trois phalanges qui constituent un orteil.

L’autre partie du métatarsien s’articule avec le cou de  pied ou médiotarse.

L’articulation entre le métatarsien et l’orteil s’appelle l’articulation métatarso-phalangienne.

Elle est entourée par une capsule articulaire qui est renforcée latéralement par des ligaments et au niveau plantaire par une structure plus épaisse et rigide, que l’on appelle la plaque plantaire, sur laquelle s’appuie la tête du métatarsien.

La longueur des métatarsiens diminuent progressivement du premier vers le cinquième orteil, l’angle d’attaque avec le sol de ces métatarsiens diminuent aussi du premier au cinquième orteil.

3. PATHOLOGIE

3.A. POURQUOI?

Lors de la marche normale, le déroulement du pied se fait du bord externe vers le gros orteil au niveau duquel se fait la propulsion du pied.

• Si le gros orteil ne fait pas ce travail de propulsion, celui-ci est délocalisé sur les métatarsiens latéraux qui présentent dès lors un hyper-appui.
• Le deuxième métatarsien est le plus long et le premier atteint.

3.B. COMMENT?

Cet hyper-appui provoque une atteinte des structures plantaires de l’articulation métatarso-phalangienne.

Suite aux sollicitations importantes,  la plaque plantaire  peut s’allonger progressivement, voire se déchirer.

3.C..EVOLUTION?

S’ensuit une instabilité de l’articulation métatarso-phalangienne ainsi qu’une luxation.

La luxation  est un déboîtement de l’orteil qui se déforme en griffe.

Cette luxation est réductible, ensuite irréductible puis fixée.

Une arthrose de l’articulation métatarso-phalangienne apparait progressivement.

3.D. PLAINTES

Les plaintes présentées sont

• un problème de douleur plantaire localisée,
• l’apparition d’un durillon,
• un empâtement de l’articulation,
• une instabilité articulaire,
• et finalement une  déformation.

Souvent, on retrouve une rétraction de la chaîne musculaire postérieure.

3.E. CAS PARTICULIERS 

3.E.1.Au niveau du gros orteil, on peut aussi retrouver un problème de métatarsalgie liée à la pathologie  des os sésamoïdes.

3.E.2.Le problème de métatarsalgie est également retrouvé dans le cas de fracture de fatigue.

4.EXAMENS REALISES

• un bilan radiographiques pieds comparés en charge 
• une résonnance magnétique

5.TRAITEMENT 

5.A.TRAITEMENT CONSERVATEUR

5.B. TRAITEMENT CHIRURGICAL 

5.B.1. Description de l’intervention

L’intervention se fait sous anesthésie locorégionale sans garrot par voie percutanée : une incision de quelques millimètres est réalisée au niveau du bord externe de la tête de chaque métatarsien latéral.

Préparation de la poche de travail, introduction d’une fraise qui permettra de réaliser une coupe oblique de la tête du métatarsien ( ou ostéotomie ) qui permettra une décompression de l’articulation et un recul automatique de la tête. Il n’y a pas de fixation de la tête du métatarsien.

En fin d’intervention, la mise en place d’un pansement spécifique stabilisant la position des orteils est réalisé.  Ce pansement ne doit pas être changé.

5.B.2.Soins post opératoires

Le retour du patient à domicile se fait moyennant le port d’une  chaussure de décharge d’avant-pied.

L’appui au niveau du pied est conseillé dès que possible afin que l’ajustement de la position des têtes métatarsiennes puisse se réaliser

. Le gonflement du pied peut persister pendant plusieurs mois après l’intervention, mais n’est pas considéré comme une complication.

La consolidation osseuse peut être rapide dans les six semaines à trois mois, mais parfois peut mettre jusqu’à un an pour être complète.